C'était la lettre du mois pour Louisa. Dès sa première année à Poudlard, la demoiselle avait prit l'habitude d'envoyer une lettre par mois à ses parents, pour leur dire en quelques mots ce qui se passait d'incroyable dans son extraordinaire vie. Bref, autant dire que la lettre en question était généralement très courte, Lou' n'ayant rien de particulier à raconter... Quoi qu'il en soit, aujourd'hui encore, elle ne cessait de suivre sa petite tradition et emmenait sa lettre à la volière. Serré au creux de sa main, le morceau de parchemin était désormais tout froissé. Louisa ne s'en soucia guère et continua de gravir les marches qui menaient à la volière en courant. Alors qu'elle était presque arrivée en haut, Lou' appela sa chouette, tout en poussant le bois de la porte :
"... Sha... Aaaaaah !"
Le nom de sa chouette fut à moitié mangé par le cri de surprise et de peur qu'elle se mit à pousser. Dans sa hâte, Lou' ne prit en effet pas garde à se qui pouvait bien reposer sur le sol, et se mit à glisser sur l'une des fientes présentes. Instinctivement, elle se raccrocha à ce qui était le plus proche d'elle. Ou plutôt à la personne qui était la plus proche d'elle : une jeune fille. Lou' eut peine le temps de visualiser la position incongrue dans laquelle elle se trouvait, jambes et bras écartelées un peu partout, qu'elle l'entraînait dans sa chute et qu'elles tombaient toutes les deux, dans un bruit assourdissant.
"Par Merlin ! Heurk !"
Un cri de dégoût s'échappa des lèvres de Louisa. Une des de ses mains venait de rencontrer le contact visqueux d'une fiente. Inutile de préciser que ses vêtements n'étaient pas dans un très bel état non plus. Même quelques mèches de ses longs cheveux avaient été touché. Par chance, sa lettre n'avait aucun mal. Elle avait levé sa main tenant le petit bout de parchemin au moment de l'impact. S'insultant mentalement de ne pas avoir été plus prudente, Lou' se préoccupa enfin de celle qu'elle avait entraîné dans sa chute.
Par malchance, elle était tout aussi mal lotie qu'elle. Ses vêtements n'avaient pas été épargnés par le sol crasseux. Louisa espérait juste qu'elle ne s'était pas blessée alors qu'elle tombait. S'en inquiétant, elle fini par lui poser directement la question en s'excusant :
"... Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée. Tu ne t'es pas fait mal, au moins ?"
Ses sourcils froncés sous l'inquiétude, Louisa se redressa peu à peu, laissant toujours sa lettre hors de portée du sol. Elle jeta un coup d'oeil à celle qui se trouvait auprès d'elle et se mordilla les lèvres. La situation commençait plus qu'à l'amuser, malgré qu'elle se sentes coupable vis-à-vis de celle qu'elle avait fait tombé. Il fallait voir leurs tenues pour comprendre ses sentiments contradictoires. Louisa était certaine d'être dans un état lamentable, et ce qu'elle voyait l'amusait plus que ne la contrariait. Et finalement, elle éclata. Son rire léger emplit soudainement la volière, effrayant quelques oiseaux qui s'envolèrent, avant de se tarir peu à peu, tandis que Lou' regardait en direction de sa victime, étant un peu gênée, mais ne pouvant cacher son amusement.